Benoît Duteurtre – Étonnez-moi Benoît – France Musique – Roberto Alagna – 29 octobre 2005

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Né de parents siciliens immigrés en France, Roberto Francesco Alagna a toujours chanté de manière naturelle, de la variété en passant par les célèbres mélodies napolitaines et siciliennes, jusqu’au jour où il fait la rencontre du propriétaire d’un restaurant italien, Santo Di Geronimo, qui repère les capacités du chanteur amateur. Celui-ci lui offre alors des cours de chant, et le présente à Rafael Ruiz, contrebassiste et chanteur d’origine cubaine, également professeur de chant, qui fut un élève du grand ténor Aureliano Pertile, qui décide de lui transmettre le goût de l’art lyrique tout en lui enseignant les premiers rudiments du chant classique.

Par la suite, sa rencontre avec Gabriel Dussurget, créateur du festival d’Aix-en-Provence, puis avec la pianiste Elizabeth Cooper, sont déterminantes.

Jusqu’à l’âge de 22 ans, il se produit dans les cabarets parisiens. En 1985, il sort le 45 tours Embrasse-moi chez Eddie Barclay. Puis, après avoir remporté le concours Pavarotti en 1988, il débute comme ténor lyrique dans le rôle d’Alfredo Germont’ de La traviata de Verdi. Sa carrière connaît un rapide essor, qui le conduit sur les principales scènes lyriques mondiales (Scala de Milan, Metropolitan Opera de New York, Royal Opera House de Londres, Opéra Bastille de Paris, etc.).

Il compte de nombreux rôles à son actif et sa discographie est très étendue, concentrée sur des rôles en français et en italien, avec quelques exceptions comme le Te Deum de Berlioz.

Son timbre clair et juvénile, sa diction soignée conviennent particulièrement à certains rôles comme Roméo (Roméo et Juliette de Gounod), le duc de Mantoue (Rigoletto de Verdi) ou Edgard (dans la version en français de Lucie de Lammermoor de Donizetti). Il a fait également redécouvrir en français le Cyrano de Bergerac de Franco Alfano. Une des particularités qui ajoutent à la clarté de sa diction en français est que, contrairement à la tradition, il est un des rares chanteurs à ne pas rouler les « r ».

Lors de la fête nationale française, le 14 juillet 2005, il interprète La Marseillaise devant la tribune d’honneur. La même année, il enregistre un disque reprenant plusieurs airs et duos d’opérette (Roberto Alagna chante Luis Mariano), vendu à 400 000 exemplaires. Depuis lors, comme fils spirituel du célèbre Luis Mariano, lui fut accolé le titre de « chanteur fou ».

Le 10 décembre 2006, le ténor quitte la scène de la Scala, à la fin du premier air d’Aïda, après avoir entendu des spectateurs émettre des sifflets. Sa doublure, Antonello Palombi, encore en chemise et en jeans, reprend immédiatement le rôle de Radames. Stéphane Lissner, qui dirige la Scala, lui fait savoir le lendemain qu’il n’est plus le bienvenu. Alagna se défend en évoquant le malaise physique qui se serait emparé de lui et attaque la direction de la Scala :

« Quand je suis sorti de scène, personne ne s’est inquiété de savoir si j’allais bien ou pas, alors que j’ai des problèmes de glycémie. […] Il y a non-assistance à personne en danger. »
En juillet 2007, il présente au théâtre des Champs-Élysées à Paris la création d’un opéra composé par son frère David Alagna et dont il a coécrit le livret avec ses deux frères : Le Dernier Jour d’un condamné d’après Victor Hugo.

En août 2007, il chante Manrico du Trouvère de Verdi aux chorégies d’Orange où il chante tous les étés depuis 1998. Pour la première fois sur le service public, l’opéra est diffusé en direct en première partie de soirée sur France 2. De même, l’année suivante, il chante le rôle-titre du Faust de Gounod aux côtés d’Inva Mula et René Pape : retransmis en direct sur France 2, l’opéra réunit plus de deux millions de téléspectateurs

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