Mady Mesplé est l’invitée de Benoît Duteurtre à Étonnez-moi Benoît sur France Musique – samedi 26 mars 2011 à 11h00

Mady (Magdeleine) Mesplé, née à Toulouse le 7 mars 1931, est une soprano française.

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Ses parents s’étaient rencontrés dans une chorale. Sa mère fit venir un professeur à domicile pour lui apprendre la musique. À sept ans et demi, elle entre au conservatoire de Toulouse avec une dispense. Elle passe ses vacances dans le village de Nailloux.

Elle suit alors les cours de Madame Marchant pour le piano et Madame Cayla pour le solfège. Par la suite, elle travaille avec Madame Malraux (épouse d’André Malraux).

Elle entre plus tard dans la classe de Madame Blanc-Daurat (l’épouse de Didier Daurat, aviateur historique) comme elle le souhaitait. Pour le solfège, elle est l’élève de Madame Pauly. Elle garde pour ces deux derniers professeurs une admiration sans bornes. Elle entre en classe de composition.

Ayant obtenu son Premier Prix de piano, elle s’engage dans une carrière de pianiste accompagnatrice d’artistes de variétés. Elle est également pianiste dans un orchestre de dancing. À 18 ans, elle retourne au conservatoire de Toulouse, dans la classe de chant de Madame Izar-Lasson qui était la femme du ténor Louis Izar, directeur du théâtre du Capitole de Toulouse. Elle étudie aussi le chant à Paris avec Janine Micheau.

Après son Premier Prix de chant, Monsieur et Madame Izar (cette dernière était belge) l’emmènent à Liège pour une audition. Elle est engagée l’année suivante et débute à Liège dans Lakmé en 1953. C’est à Liège qu’elle chante pour la première fois la plupart des rôles de son répertoire, notamment la Rosine du Barbier de Séville, la Gilda de Rigoletto, tout en se produisant au théâtre de la Monnaie de Bruxelles. Elle chante aussi à Lyon et est l’Olympia des Contes d’Hoffmann,

À partir de 1956, elle chante à l’Opéra de Paris et est Sœur Constance du Dialogue des Carmélites (1958, 1960) ; on la voit aussi dans Rigoletto et Les Indes Galantes. Elle prend aussi la suite de Joan Sutherland dans Lucia di Lammermoor.

Elle chante aussi à l’Opéra-Comique : Lakmé (1960), le Barbier de Sévilleles Contes d’Hoffman, et participe à la création de Princesse Pauline de Henri Tomasi, du Dernier Sauvage de Gian Carlo Menotti (1963), et reprend Les Noces de Jeannette de Victor Massé (décors de Peynet).

Elle se produit aussi au Festival d’Aix-en-Provence dans Zémire et Azor de Grétry en 1956.

En même temps, elle commence une carrière internationale et débute à Miami dans Lakmé. Ensuite viennent Madrid (Espagne), Lisbonne, Porto (Portugal), Barcelone (Espagne), Londres (Angleterre), Édimbourg (Écosse), Amsterdam (Pays-Bas), Vienne (Autriche), Munich (Allemagne), Montréal (Canada), Seattle, Chicago, Dallas, Met de New York, 1972 (États-Unis), Buenos Aires (Argentine), Rio de Janeiro (Brésil), Moscou (1972 au Bolchoï : Rosine), Novosibirsk (Russie), Odessa (Ukraine), Talin (Arménie), Tokyo (Japon), Belgrade (Serbie ex Yougoslavie à cette époque), Poznań (Pologne), etc.

Elle s’illustre aussi bien dans les rôles du répertoire français (Lakmé, Philine, Olympia, Ophélie), qu’italien (Lucia, Gilda, Norina, Rosina, Amina) et allemand (la Reine de la Nuit) de La Flûte enchantée, Zerbinetta d’Ariane à Naxos au Festival d’Aix-en-Provence en 1966.

Elle aborde la musique contemporaine avec la création du quatuor no 2 écrit pour elle par Betsy Jolas ; de même Charles Chaynes lui écrira ses Quatre Poèmes de Sappho. Elle chante Patrice Mestral, Yves Prin et on lui doit la création en langue française en 1965 de l’Élégie pour jeunes amants (Elegie für junge Liebende) de Hans Werner Henze. Pierre Boulez lui demande à plusieurs reprises de chanter l’Échelle de Jacob de Schönberg et l’Enfant et les Sortilèges de Ravel, notamment à Londres.

Elle ouvre, par ailleurs, la série de récitals de mélodies à l’Opéra de Paris en 1971.

À l’Opéra de Paris, elle chante encore Olympia des Contes d’Hoffmann dans la mise en scène de Patrice Chéreau (1975).

Elle a chanté sous la direction de Georges Prêtre, Pierre Boulez, Berislav Klobučar, Bernard Haitink, Pierre Dervaux. Elle a également travaillé sous la direction scénique de Patrice Chéreau, Franco Zeffirelli.

Plus tard, elle commence une carrière pédagogique comme professeur à l’Académie de Nice, l’été. À peu près à la même époque, elle abandonne la scène (l’opéra) pour se consacrer aux récitals et aux concerts. Ce qui la mène à New York, Pékin, Shanghai, Toronto, Rome, etc.

Le 19 octobre 1987, elle a chanté à titre tout à fait exceptionnel lors de la soirée de gala qui a eu lieu à l’Espace Cardin en l’honneur des quatre-vingts ans d’Alain Daniélou.

Elle a été professeur aux conservatoires nationaux de région de Lyon, Bordeaux et Saint-Maur-des-Fossés et a organisé de nombreuses master-classes (notamment à l’Abbaye de Sylvanès) et au CNIPAL. Elle a été durant plusieurs années professeur à l’École normale de musique de Paris.

Depuis plusieurs années, elle dirige une master-classe à Navarrenx dans les Pyrénées-Atlantiques, et elle est la Présidente d’honneur de l’Association des Pierres lyriques, dirigée par François Ithurbide, dont la vocation est de promouvoir l’art lyrique en Béarn. Cette association a déjà produit plusieurs opérettes, dont la dernière en date L’Amour masqué d’André Messager. Le Chœur des Pierres Lyriques [archive], composé de près de 80 choristes, a déjà acquis une solide réputation régionale pour ses interprétations de chœurs d’opéra et de musique sacrée.

Elle fait partie de nombreux jurys en France et sur le plan International (Washington, Toronto, Genève, Italie, etc.).

Parallèlement, ses nombreux passages à la télévision, pour défendre le chant lyrique notamment sous l’égide de Jacques Martin, Pascal Sevran … assurent sa popularité auprès du grand public. Elle est une des cantatrices françaises qui a le plus enregistré surtout chez EMI aussi bien l’opéra, l’opérette ou la mélodie que la musique d’église ou la musique contemporaine. Voila pourquoi, le 22 juin 2006, sous l’impulsion de Marc Aversenq, qui organisa une soirée de Gala à l’Opéra municipal de Marseille, elle reçut la Médaille de la Ville de Marseille par le maire Jean-Claude Gaudin.

En 1996, à la suite de nombreux examens médicaux, on lui diagnostique la maladie de Parkinson.

Lors des 120 ans de la Tour Eiffel, durant le feu d’artifice, la voix de Mady Mesplé fut reprise pour cette opération offerte par le ministère de la culture, en reprenant le très célèbre air des clochettes de Lakmé. Mady Mesplé est une référence sur le plan international pour cet opéra.

En 2010, Mady Mesplé devient la marraine de l’Association France Parkinson et sort notamment un livre intitulé La voix du corps.

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