Benoît Duteurtre, Tout doit disparaître, Guy Debord, extrait de Vie et Mort, Christophe Bourseiller, 1999

Extrait de Vie et Mort de Guy Debord.

 

« … Guy Debord ne fait pas mystère de son refus total de se soumettre aux impératifs de l’édition. Il n’accorde aucun entretien, ne participe à aucune émission, et refuse de dédicacer le moindre ouvrage. A la surprise de Suzanne Jamet, il tend néanmoins la liste de ceux à qui La Société du spectacle, de sa part, devrait être envoyée. Au vu de ce relevé des proches, on reste sidéré par la diversité des amis de Guy Debord, ou de ceux qu’il estime: il y a des écrivains, bien sûr (Giorgio Agamben, Morgan Sportès, Patrick Mosconi, Annie Le Brun, Ricardo Paseyro), mais aussi des compagnons des temps anciens (Georges Goldfayn, Gil J. Wolman), un médecin (Michel Bounan), un collectionneur d’art (Paul Destribats), et un cinéaste (Tony Gatlif), au beau milieu d’une pléthore d’inconnus sans diplômes, et d’universitaires de tous pays. Certains ne l’ont jamais rencontré.

C’est le cas de Benoît Duteurtre. Au printemps 1992, le jeune écrivain et journaliste lui a adressé un de ses romans, Tout doit disparaître. A sa grande surprise, Guy Debord lui a envoyé en retour, le 4 mai 1992, une lettre pleine de sympathie, dans laquelle il feignait plaisamment de s’étonner que l’on pût encore goûter ses théories extravagantes:  » Il vous a suffi de voir le même siècle et sa sorte d’art, vous l’avez ressenti justement « … »

« … Gallimard sort en octobre 1994, sous « couverture blanche », les œuvres cinématographiques complètes. Pour la dernière fois, Guy Debord expédie la liste des proches, à qui cet ultime livre devrait parvenir. Comme à l’accoutumée, Alice Becker-Ho a tapé la feuille. Ce document inédit, qui constitue une pièce fondamentale, mérite d’être cité dans son intégralité. On y observe un relevé précis de ceux et de celles que l’écrivain tient en estime, dans les ultimes semaines de sa vie: Daniel Borie, Bernard Abrantes, Christiane Martin, Brigitte Cornand, Jean-Jacques Pauvert, Jacky Giraudo, Jaja Pouy, Paul Coffy, Alice Becker-Ho, Georges Monti, Ricardo Paseyro, Jacques Pimpanneau, Makoto Kinoshita, Lino Leonardi, Florence Bourdelain, Marcel Chiron, Pierre-Noël Doyon, Paul Destribats, Marc Dachy, Manuel Duarte, Benoît Duteurtre, Dominique Rigondaud, Michel Desgranges, Tony Gatlif, Georges Goldfayn, Anselm Jappe, Iazuko Anzai, Patrick Mosconi, Greil Marcus, Afonso Monteiro, Gilbert Rebuffel, Jacques Simonelli, Gil J. Wolman et Jean-Pierre Baiesi… »

Christophe Bourseiller

Une réflexion sur “Benoît Duteurtre, Tout doit disparaître, Guy Debord, extrait de Vie et Mort, Christophe Bourseiller, 1999”

  1. Parmi les personne citées figure Florence Bourdelain qui était ma belle soeur. Elle est toujours en vie et, je l’espère en parfaite santé mais n’est plus ma belle soeur parce que j’ai divorcé et elle aussi. Elle a donc changé de nom et vit toujours en Haute Loire où elle avait rencontré Guy Debord. Elle et son mari, à cette époque, produisaient des poulets qu’ils vendaient sur les marchés. Florence est également violoncelliste et, toujours à cette époque, elle animait un modeste centre d’équitation. Je sais que GD les avait reçus elle et st son mari. Je n’en sais guère plus…

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