« Étretat – D’abord la mer et puis on verra » dernier livre de Benoît Duteurtre et Guillaume de Laubier dans Paris-Normandie du 18 juillet 2020

L’esprit d’Étretat souffle entre les pages du dernier livre de Benoît Duteurtre et Guillaume de Laubier.

Parution. « Étretat – D’abord la mer et puis on verra », vient de sortir aux Éditions des Falaises. Si vous ne connaissez pas encore la cité balnéaire, vous ferez une magnifique découverte. Et si vous pensez la connaître, vous la redécouvrirez à travers cet ouvrage au point de vue tout à fait original.

Benoît Duteurtre : « Dans le salon de la villa Chantebrise, merveilleusement située en face de la falaise d’Aval. » (Photo Guillaume de Laubier)

Le titre du dernier livre de Benoît Duteurtre ? « Étretat », tout simplement ! L’écrivain et essayiste, né à Sainte-Adresse, près du Havre, séjourne chaque année dans la cité balnéaire et connaît Étretat comme sa poche pour y avoir passé toutes ses vacances d’enfance ; il y a situé son roman familial « Les Pieds dans l’eau », publié en 2008. Aujourd’hui, avec ce tout nouvel éloge qui vient de paraître, Benoît Duteurtre affirme à nouveau de la plus belle manière son amour pour Étretat, le village emblématique de la côte normande : « J’ai voulu montrer, en m’appuyant sur les photos de Guillaume de Laubier, comment le style d’Étretat reflète l’histoire du village et de la station : l’Étretat des pêcheurs avec ses maisons et ses boutiques ; l’Étretat des bains de mer avec sa plage, ses falaises et son panorama théâtral ; enfin l’Étretat des villas où se déploie toute la diversité de l’architecture balnéaire. Ces trois Étretat coexistent depuis plus d’un siècle avec leurs particularités et leurs rites, leurs beautés spectaculaires et leurs charmes discrets. »

« Moins monumentale que la porte d’aval et son aiguille, la porte d’amont est parfois plus poétique dans les couleurs du soir. Observant la ligne de cette falaise, Maupassant la comparait à un éléphant qui plongerait sa trompe dans la mer », évoque Benoît Duteurtre. (Photo Guillaume de Laubier)

Le sous-titre de l’ouvrage, « D’abord la mer et puis on verra », est une invitation au rêve et aux balades improvisées, une invitation d’autant plus magnifiée par les images uniques de Guillaume de Laubier. Ce photographe de l’art de vivre, des palaces et des lieux rares collabore à de nombreuses revues de décoration. À Étretat, de villas en falaises, de portraits en paysages, son œil d’artiste s’est faufilé partout pour se poser au plus près des détails les plus caractéristiques, les plus subtils, les plus originaux.

Le photographe, Guillaume de Laubier, sur la terrasse de la villa « Les Bardis ». (Photo PN)

Guetter « le rayon vert », s’aventurer vers « Le Trou à l’homme » ou « La Chambre des Demoiselles », parcourir le Perrey… Toute la magie de la baie d’Étretat, grandiose et minuscule, se concentre entre deux falaises, rappelle Benoît Duteurtre : « Avec son arche et son aiguille, cette grande paroi de silex et de craie qui referme la baie d’Étretat est aussi la signature de la station, popularisée par les peintres, écrivains, affichistes, cinéastes et photographes. »

Les Parisiens et leur maison de vacances

Et l’on peut se surprendre à citer Guy de Maupassant, Gustave Courbet, Alphonse Karr et Maurice Leblanc, tous attachés à ces falaises, songe l’auteur : « Jacques Offenbach, le peintre Eugène Isabey, Alphonse Karr et autres inspirateurs de la mode d’Étretat, suivis par d’innombrables artistes, hommes politiques et hommes d’affaires qui allaient contribuer à son rayonnement jusqu’à la Seconde Guerre mondiale. » Aux « Bardis », par exemple, tout près de la plage, on se trouve à l’emplacement presque exact où Gustave Courbet a peint sa fameuse vue de la falaise et sa grande vague !

L’auteur, Benoît Duteurtre. (Photo David Ignaszewski)

Au fil des pages, on pénètre dans de prestigieuses demeures, à l’architecture inspirée. « Les Parisiens, attachés à leur maison de vacances depuis l’enfance, se sentent en vérité aussi étretatais que les autochtones. Ils ont aussi, d’une certaine façon, rendu hommage à l’architecture cauchoise, car beaucoup de leurs villas reprennent la structure de brique et de silex. »

« Au fil du temps, les commerçants et artisans ont peu à peu remplacé les pêcheurs, mais ce sont toujours les mêmes familles aux noms emblématiques (Vatinel, Vallin, Paumelle, Fidelin…) qui, génération après génération, constituent la majeure partie de la population d’Étretat » : à la suite de Benoît Duteurtre et Guillaume de Laubier, on pénètre dans les belles villas et autres demeures privées dont les propriétaires ont ouvert les portes sur leurs trésors cachés, on visite l’histoire du village au musée du Patrimoine, on se ravitaille en caramels au beurre salé à « La Mer à boire », on visite les ateliers de la modiste et du chantier naval, on se repose dans les jardins, on rêve de passer la nuit dans un gîte ou un hôtel de charme, « Le Donjon » ou « Le Dormy House » qui surplombent et encadrent la baie…

Ce beau livre est à déguster feuille à feuille, de la première des photographies à la dernière des paroles. Il est le fruit d’une rencontre des éditeurs avec deux passionnés d’Étretat, Omar Abodib et Julie Verrecchia.

« Étretat – D’abord la mer et puis on verra »  Éditions des Falaises. 136 pages, 26 €.


 

Voir aussi : « Les Pieds dans l’eau » (2008) et « L’Été 76 » (2011) et  « Livre pour adultes » (2016)  (Gallimard) de Benoît Duteurtre.

 

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